Thierry Michels, député LREM de la première circonscription du Bas-Rhin, a demandé ce mardi 3 avril au ministre de l'Intérieur, à l'occasion de la séance de questions orales sans débat à l'Assemblée nationale, s'il était "envisageable de fermer le Bastion social à Strasbourg".
C'est une information publiée par nos confrères de Rue89 Strasbourg dans un article mis en ligne ce mardi matin. Le député Thierry Michels (LREM) a demandé, ce mardi 3 avril, au ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, "s'il était envisageable de prononcer la dissolution du Bastion Social, suite à l'établissement de son local associatif à Strasbourg, L'Arcadia."
Le texte intégrale de la question
"M. Thierry Michels alerte M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur, sur l'ouverture de l'Arcadia, antenne locale du Bastion social à Strasbourg. il associe à sa question ses collègues bas-rhinois issus de la majorité présidentielle. Lyon, Chambéry, Aix-en-Provence, Strasbourg. Ces villes ont en commun l'insidieuse montée de l'ultra droite. Sur tout le territoire, des groupuscules d'extrême-droite prolifèrent et s'installent au mépris des lois et des valeurs de la République. Après l'implantation d'un « squat » identitaire à Lyon en mai 2017, c'est à Strasbourg, au cœur de la capitale de l'Europe et symbole de paix, que s'est créé une nouvelle structure dénommée l'Arcadia sous l'égide d'un Bastion qui n'a de social que le nom à travers des maraudes organisées pour porter assistance à des sans-abris, à la seule condition que ceux-ci soient « de race blanche et de souche européenne."
"Une ambiance anxiogène a envahi ce quartier de Strasbourg, amenant inquiétude, peur et violence pour tous les habitants, les associations et les parents d'élèves d'une école élémentaire située juste de l'autre côté de la route. Ainsi, les victimes se multiplient et attendent une réponse rapide des pouvoirs publics. Le 22 janvier 2018, l'unanimité du conseil municipal de Strasbourg a voté une motion contre la présence de l'Arcadia sur le territoire de la ville, témoin du consensus républicain face à ce fléau. Le maire a saisi le préfet, se faisant la voix de l'ensemble des groupes politiques du conseil, à l'exception du Front national, preuve s'il en est de la collusion qui demeure entre ces mouvances identitaires et le parti du Front national."
"Néanmoins, l'actualité a montré que lorsque l'on démantèle une structure de ce genre, d'autres voient le jour à quelques encablures comme ce fut le cas à Lyon. Au regard de la situation, quelles réponses le Gouvernement est-il en mesure d'apporter à ce problème qui, si on le laisse perdurer, menace l'ordre public et la sérénité de toute une ville. À l'instar de Dominique de Villepin qui, alors ministre de de l'intérieur, a obtenu la dissolution de l'Elsass Korps en 2005, il lui demande s'il serait possible d'envisager une telle mesure au regard des dispositions de l'article L. 212-1 du code de la sécurité intérieure."
Les conditions ne sont pas "effectivement" réunies...
En l'absence de Gérard Collomb, c'est Jacqueline Gourault, ministre auprès du ministre de l’Intérieur, qui a répondu au député.
"Je réaffirme que les associations ou groupements de fait, qui provoquent à la haine, à la violence ou à la discrimination font l'objet d'une attention toute particulière de la part de mes services. Le président de la République peut procéder, par décret, en conseil des ministres, à la dissolution administrative de ce genre d'association (...) Ces mesures de police administrative sont fortement encadrées." La ministre a rappelé que "la liberté d'association constitue l'un des principes fondamentaux reconnus par les lois de la République et consacrée par le Conseil Constitutionnel dans sa célèbre décision du 16 juillet 1971."
"Face à la situation préoccupante que vous avez décrite, Monsieur le député, vous pouvez être assuré que je me suis chargée de saisir les services compétents du ministère de l’Intérieur. Dans l’hypothèse où les conditions seraient effectivement réunies, le gouvernement pourra engager une procédure de dissolution à l’encontre du Bastion Social de Strasbourg."